Uruguay - France (1-0) : On attendait Yoann Gourcuff, on a vu Dimitri Payet
Relancé par Didier Deschamps, Yoann Gourcuff a livré une prestation insipide dans son couloir gauche face à l’Uruguay (1-0) ce mercredi. A l’inverse de Dimitri Payet, Français le plus dangereux.

C’était l’histoire d’un énième retour. Un come-back auquel Didier Deschamps, comme Laurent Blanc avant lui, a envie de croire. Mais Yoann Gourcuff (27 ans le 11 juillet), absent de l’équipe de France depuis le 14 novembre dernier (victoire en Italie 2-1), a déçu les espoirs placés en lui en Uruguay. Exilé sur le côté gauche du milieu de terrain, son positionnement à Lyon en fin de saison, le Breton n’est jamais entré dans son match. Si son rôle imparti n’était pas celui d’un joueur de couloir attitré, l’ancien Bordelais a sombré techniquement, chose rare chez lui. Approximatif dans ses choix, il n’a jamais trouvé ses partenaires d’attaque qui ne l’ont pas non plus beaucoup sollicité. Même Benoît Trémoulinas, qu’il retrouvait après son passage fastueux à Bordeaux, n’a pas été servi comme il l’était aux plus belles heures des Girondins version 2009.
"Je ne vais pas entrer dans les analyses individuelles, a balayé Didier Deschamps à l’issue du match.Comme dans tous les matches, il y en a qui sont mieux et d'autres moins bien. Il fait partie d'un collectif dans un rôle qui n'était pas idéal pour lui." Il n’empêche, en l’absence de Franck Ribéry, laissé au repos, et de Samir Nasri, forfait mais qui aurait pu occuper ce poste, Gourcuff avait l’occasion de marquer des points. Raté. Ce retour, au bénéfice de huit matches corrects avec Lyon, était-il trop prématuré ? Moins en tout cas que celui déjà opéré par Didier Deschamps à son sujet face à l’Italie en novembre dernier alors qu’il n’avait repris que depuis trois matches après une blessure qui l’avait éloigné des terrains pendant deux mois.
Payet, à revoir
Car l’histoire de Gourcuff en Bleus est marquée par la confiance aveugle accordée par les sélectionneurs (dont Raymond Domenech qui l’a lancé avant de le tailler dans son livre). Laurent Blanc avait par exemple pris le pari de le relancer juste avant l’Euro lors d’un match amical face à l’Islande (3-2) avant finalement de se raviser et ne pas emmener le joueur formé à Rennes en Ukraine et en Pologne. A ce rythme, il ne verra pas non plus le Brésil.
Dimitri Payet (26 ans), lui non plus, n’est pas encore au Brésil. Déjà, l’équipe de France n’est pas encore qualifiée pour la Coupe du monde 2014. Ensuite parce que le Lillois a encore du chemin avant de gagner sa place dans le groupe. Mais dans une monotonie quasi générale, l’ancien Stéphanois a été le Français le plus dangereux. Sur la lancée de sa deuxième partie de saison éblouissante avec le Losc (12 buts, 12 passes décisives au total), le Réunionnais a canardé à cinq reprises Fernando Muslera (1ere, 31e, 33e, 34e et 40e) dont une frappe à la sortie d'un enchaînement technique comme il les affectionne. Il a globalement bien combiné avec Valbuena avant de disparaitre en deuxième période. Retenu sans jouer à deux reprises (Uruguay et Italie) par Didier Deschamps, Payet a pu montrer une partie de l’étendue de son talent. Et mérite au moins d’être revu en Bleus.