Il y a deux mois: Kevin Berigaud avait traversé la précédente saison de façon relativement anonyme. Malgré quelques flashes en Coupe de France (4 buts lors de la campagne qui avait mené Evian TG en finale) et un printemps prometteur, il était difficile de le voir émerger comme un des attaquants les plus prolifiques de l'été 2013. Son entraineur Pascal Dupraz parlait de lui comme de quelqu'un au potentiel intéressant mais ayant besoin, parfois "d'un coup de pied aux fesses".
Aujourd'hui: 6 buts en 8 journées (dont deux doublés) pour celui qui accompagne aujourd'hui les Monégasques Falcao et Rivière sur le podium des meilleurs buteurs de Ligue 1. On peut appeler ça une explosion. Le départ de Sagbo (Hull) puis celui de Saber Khalifa pour l'OM, juste avant le début du championnat, lui ont ouvert la porte. Replacé en pointe, son poste de prédilection, Bérigaud peut enfin s'exprimer et faire parler son efficacité. Fait intéressant, personne ne cadre davantage de trsr que lui en Ligue 1. Il a marqué 60% des buts de son équipe, le ratio le plus élevé de L1. Une Bérigaud-dépendance à l'ETG? Qui l'eut cru?
Et maintenant? En début de saison, Bérigaud s'était fixé un objectif: atteindre la barre des 10 buts en Ligue 1. Il a donc déjà fait plus de la moitié du chemin. Mais il refuse de réviser son ambition personnelle à la hausse. De son propre aveu, la constance a toujours été son péché mignon. Pour l'instant, dans ce domaine comme dans les autres, il est parfait.
Il y a deux mois: Quand il a débarqué sur la Promenade des Anglais en provenance de Belgique sous la forme d'un prêt avec option d'achat, on ne peut pas dire que Christian Bruls ait provoqué un énorme buzz. Un an plus tôt, Nice avait déjà essayé de l'enrôler mais l'avait jugé trop cher. Preuve que l'OGCN le suit depuis longtemps et le voulait vraiment. Mais il n'était pas sur tous les radars quand la saison a commencé…
Aujourd'hui: "Trouvaille". "Bonne pioche". "Affaire en or". Voilà les mots qui reviennent le plus souvent pour décrire le mariage entre Brüls et les Aiglons. Oui, Nice parait avoir réussi un très joli coup avec ce milieu offensif belge de 23 ans. Ce qui bluffe, c'est la vitesse à laquelle il s'est intégré à son nouveau collectif. Son entente avec Dario Cvitanich est un énorme plus pour Claude Puel. En dehors de son match complètement raté à Nantes, "Tintin" a été remarquable. Inconnu en France et peu reconnu en Belgique début août, il est en train de se faire un nom dans les deux pays. Au point de rêver aux Diables Rouges.
Et maintenant? Claude Puel croit beaucoup en lui mais juge que sa recrue flamande possède une grosse marge de progression. S'il dit vrai, alors Brüls peut devenir un sacré personnage de cette Ligue 1 car, en l'état, il apporte déjà beaucoup au Gym. Prochaine étape: peser davantage devant le but, où Puel aimerait le voir naviguer davantage.
Lucas Deaux (FC Nantes)
Il y a deux mois: Le 18 août à Lorient, Lucas Deaux a disputé à 25 ans le tout premier match de sa carrière en Ligue 1. Jusqu'ici, il n'avait connu que la L2 ou le National, avec Reims, son club formateur. Il a abordé l'élite comme le FC Nantes l'a retrouvée: sur la pointe des pieds. En se faisant tout petit. Certes, Deaux avait été un des éléments importants de la montée l'an passé, mais de là à voir autre chose en lui qu'un solide joueur de devoir à l'étage inférieur, il y avait un pas.
Aujourd'hui: Lucas Deaux est une des très bonnes surprises de ce début de saison. Il n'est pas le seul. Derrière, Djilobodji fait un travail remarquable. Mais si Nantes pointe aujourd'hui à la 6e place, l'ancien Champenois n'y est pas étranger. Il rayonne au milieu de terrain à la récupération et sa qualité de passe est précieuse dans l'organisation nantaise. Deaux n'est jamais passé à côté d'un match. Mieux, à Rennes, le week-end dernier, il a rendu une copie quasi parfaite avec, en prime, une passe et un but, le premier de sa carrière nantaise.
Et maintenant? Lucas Deaux, à Nantes, c'était le chambreur, le déconneur. Le mec qui met l'ambiance. Il vaut à l'évidence beaucoup mieux que ça. Il est en train de prendre de l'épaisseur. Même si, comme il l'a dit lui-même à propos de sa performance rennaise, "un match ne fait pas une saison". Il est encore en phase de découverte. Peut-il tenir le rythme d'une campagne de Ligue 1? A voir. D'autant qu'il joue énormément. Absent contre Bastia lors de la première journée (il était suspendu), Deaux a disputé les sept matches suivants. Sur ces sept rencontres, il n'a manqué que… 14 minutes, en sortant à la 80e minute à Lorient et à la 86e à Reims.

Il y a deux mois: Jetez un œil à toutes les équipes-type d'avant saison. Celles que l'on établit au mois de juillet. Pour Monaco, vous ne trouverez quasiment jamais trace d'Emmanuel Rivière dans le 11 type. Et pour cause. Titulaire, il ne l'était pas déjà pas l'an passé en Ligue 2 avec l'ASM, qu'il avait rejoint lors du mercato hivernal en provenance de Toulouse. Alors, avec l'arrivée de Falcao… C'est simple, personne ne parlait de lui.
Aujourd'hui: Rivière restera comme LE tube de l'été. Comme prévu, Falcao s'est vite imposé comme un redoutable goleador. Mais aux côtés du Colombien, l'ancien Stéphanois s'est épanoui, connaissant une réussite inédite pour lui à ce niveau. Buteur à Bordeaux lors de la première journée, auteur d'un triplé lors de la deuxième, il s'est (un peu) calmé depuis mais, avec six buts au compteur, il est le dauphin de Falcao au classement des buteurs. "Il fait tout bien, il a de la confiance", avait salué Claudio Ranieri la semaine dernière. C'était avant le déplacement à Reims, où Rivière a livré, de très loin, son pire match de la saison. Qui ne suffit pas, pour l'instant, à effacer ce qu'il a accompli en deux mois.
Et maintenant? Son défi, c'est de tenir la distance et devenir un titulaire régulier, ce qu'il n'est pas encore tout à fait. En huit matches de championnat, Ranieri l'a placé quatre fois dans le 11 initial. Il est rentré trois fois en jeu et n'a pas quitté le banc lors du choc au Parc contre le PSG.
Grégory Van der Wiel (Paris SG)
Il y a deux mois: Mine de rien, Grégory Van der Wiel n'était pas loin d'être la plus grande déception du recrutement parisien l'an dernier. Malgré ses 17 titularisations en Ligue 1 (mais seulement trois en 10 matches de C1), il n'a jamais vraiment eu la confiance de Carlo Ancelotti. Un rendement pas vraiment en adéquation avec son salaire (environ 300.000 euros). Et cet été, le PSG n'a pas été loin de vendre le Néerlandais, notamment devant l'intérêt de l'Inter. Pas une gigantesque marque de confiance.
Aujourd'hui: Quand un club change d'entraineur, il y a des gagnants et des perdants. Incontestablement, l'arrivée de Laurent Blanc a constitué une aubaine pour Grégory Van der Wiel, qui a inversé la tendance pour devenir le taulier du flanc droit de la défense parisienne au détriment de Christophe Jallet. Depuis le déplacement à Nantes, il a été titulaire cinq fois en six journées. Le style de jeu du PSG version Blanc lui sied davantage. Et s'il flotte encore parfois défensivement, Van der Wiel apporte son dynamisme offensivement. Après la victoire contre Benfica, Blanc a même salué publiquement la performance de VDW, rappelant à Jallet qu'il devrait "travailler fort" et "jouer très bien" quand il fera appel à lui car, pour l'heure, dans son esprit, il n'y a pas de débat. Ecarté de la sélection pendant un an, Van der Wiel a même été rappelé par le sélectionneur des Pays-Bas.
Et maintenant? Van der Wiel ou la preuve vivante qu'une recrue a besoin de temps, parfois. "C'est un joueur jeune, un étranger, il y a un temps d'adaptation", a rappelé Laurent Blanc. Il avait besoin de confiance et de temps jeu. Il a les deux aujourd'hui. En survivant à sa première campagne très moyenne, l'ancien joueur de l'Ajax a peut-être fait le plus dur. Quelque chose nous dit que, maintenant, il sera compliqué de le déloger.
ET AUSSI
Vincent Aboubakar (Lorient) : Ça ne rigole pas vraiment à Lorient en ce début de championnat, mais Aboubakar est un des rares rayons de soleil chez les Merlus. Auteur de trois buts, l'international camerounais sort d'une saison compliquée à Valenciennes mais ce garçon qui marche à l'affectif parait avoir trouvé chaussure à son pied avec le FCL et Christian Gourcuff.
Martin Braithwaite (Toulouse) : Toulouse marque peu. 6 buts, ce qui en fait une des pires attaques de L1. Mais sans Martin Braithwaite, qu'en serait-il? Le Danois est impliqué dans les deux tiers des buts du Téfécé (trois buts, une passe) et il s'est imposé comme un des personnages de ce premier quart de la saison. Mobile malgré sa grande taille, la recrue toulousaine s'est déjà rendue indispensable. Pas un gros C.V., mais une vraie découverte. A confirmer.
Simon Kjaer (Lille): Après le Danemark, l'Allemagne et l'Italie, Simon Kjaer découvre la France. Quatre championnats à 24 ans, ça sent le voyageur. Mais Lille espère que le colosse scandinave (1.90m) va se stabiliser dans le Nord. Car pour l'instant, le LOSC n'a que du bien à dire de l'ancien de Wolfsburg et de la Roma. Solide et déjà complice avec Marko Basa, il a comblé le vide laissé par Chedjou. Au Danemark, il parait que Kjaer est déjà une star. Pas encore en France. Mais ça pourrait venir.
Layvin Kurzawa (Monaco) : A Monaco, on a beaucoup parlé des stars, des noms ronflants, des gros salaires. Mais il y a aussi de la place pour certaines jeunes. La preuve avec Layvin Kurzawa. Le jeune arrière gauche (21 ans) a disputé la totalité des rencontres avec l'ASM qui, du coup, s'est empressée de le prolonger jusqu'en 2018.
Nelson Oliveira (Rennes) : Au sortir d'une saison très mitigée au Deportivo La Corogne, Nelson Oliveira cherchait un club pour rebondir. Approché par Rennes, le Portugais a dit banco, sur les conseils d'un certain Pedro Miguel Pauleta. Pour l'heure, ni le joueur ni le club breton n'ont à regretter cette union. Avec quatre buts en huit matches, Oliveira a globalement réussi ses débuts et a même été appelé en sélection au mois de septembre.