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4 octobre 2013

Ces expatriés de L1 qui font un carton loin de France

Comme chaque saison, la Ligue 1 a fourni les trois plus grands championnats européens au cours du mercato estival. Cinq d’entre eux brillent depuis la reprise. De Morgan Amalfitano à Anthony Modeste, en passant par Pierre-Emerick Aubameyang, Kevin Gameiro et Dejan Lovren, ils font déjà l’unanimité dans leurs clubs respectifs.


Ces expatriés de L1 qui font un carton loin de France - Football


Amalfitano, l’éclair de génie

Ses stats en 2013/2014 avec West Bromwich Albion  (10e de Premier League) : 3 matches (3 titularisations), 2 buts, 1 passe décisive 

Mais au fait, il vient d’où déjà ? : De Marseille. Du banc de l’OM, plus précisément, où Morgan Amalfitano (28 ans) s’est assis régulièrement la saison passée. Titularisé à seulement vingt reprises, celui qui avait découvert l’équipe de France lors d’un match amical en Allemagne en février 2012 a vécu un exercice très difficile. Régulièrement aligné par son coach lors de la première moitié du championnat, il a fini par payer ses prestations en dents de scie (un but et deux passes décisives en 26 apparitions en Ligue 1) et s’est trouvé relégué dans la hiérarchie offensive d’Elie Baup. Méconnaissable par rapport à sa saison 2011/2012, il a traîné son spleen sans réussir à inverser la vapeur, même s’il a retrouvé du temps de jeu au printemps dernier. Durant tout l’été, le club phocéen lui a cherché une porte de sortie, qui s’est finalement ouverte à lui dans les dernières heures du marché des transferts. Il a été prêté à West Bromwich Albion pour la saison.
Liga, Bundesliga, Premier League : Ces expatriés de L1 qui font le bonheur de leur nouveau club - Football

Son début de saison : Après avoir disputé deux bouts de match en Ligue 1 avec Marseille, Amalfitano a fait ses premiers pas en Premier League au retour de la trêve internationale de septembre. Comme par magie, l’ancien Sedanais et Lorientais semble avoir retrouvé toutes les qualités qui avaient convaincu Laurent Blanc de faire appel à lui chez les Bleus. Influent dans le dispositif de WBA (3,3 passes occasionnant des situations dangereuses par match), il a marqué les esprits le week-end dernier à Old Trafford. D’un exploit personnel, il a mystifié toute la défense de Manchester Unitedavant de conclure subtilement le mouvement. Son deuxième but dans le championnat anglais, après celui inscrit une semaine plus tôt face à Sunderland. Il a ensuite donné la passe décisive à Berahino sur le but de la victoire (1-2). Un festival qui lui a permis d’effacer son tir au but manqué en Coupe de la Ligue et ayant entraîné l’élimination des siens contre Arsenal.
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L’avis de notre bureau anglais (Tom Adams) : "Il avait une petite réputation en Angleterre. Nous l’avions repéré lors de quelques matches de Coupe d’Europe, mais pas en Ligue 1. Je pense que les supporters de West Brom sont agréablement surpris par son impact sur le groupe. Il respire la classe, dispose d’un bon toucher de balle et d’une grosse intelligence de jeu. C’est néanmoins surprenant de le voir s’adapter si vite en Premier League, alors qu’Arsène Wenger a l’habitude de dire qu’il faut attendre six mois avant de juger un joueur. Ces deux dernières semaines, il a intégré notre équipe-type de la semaine. Il a une chance de se faire vraiment un nom de ce côté de la Manche."

Aubameyang, comme une évidence

Ses stats en 2013/2014 avec le Borussia Dortmund (1er de Bundesliga) : 7 matches (5 titularisations), 5 buts, 2 passes décisives 

Mais au fait, il vient d’où déjà ? : Grand artisan de la belle saison de Saint-Etienne (5e de Ligue 1, victoire en Coupe de la Ligue), Pierre-Emerick Aubameyang (24 ans) sort d’une année monstrueuse à tous les niveaux. Deuxième meilleur buteur de Ligue 1, derrière l’intouchable Zlatan Ibrahimovic, l’attaquant gabonais a compilé 19 réalisations et huit passes décisives en championnat. Ajoutez à cela deux buts et autant d’offrandes dans les coupes nationales et vous obtenez la feuille de statistiques bien noircie de l’ancien pensionnaire de l’AC Milan. Logiquement élu dans le onze-type de l’UNFP, il a régalé l’ASSE tout au long de la saison. Annoncé sur le départ pendant de longs mois, Aubameyang a cédé aux sirènes du Borussia Dortmund. Le vice-champion d’Europe l’a recruté pour 18 millions d’euros et a lié son avenir avec celui du joueur jusqu’en 2018.
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Son début de saison : A peine le transfert annoncé que PEA apparaissait comme le profil parfait pour s’intégrer dans le collectif des Borussen. Un sentiment que ses premières sorties n’ont fait que confirmer. Comme tous ses comparses de l’attaque, Aubameyang s’éclate à gambader sur tous les terrains de Bundesliga, où les espaces sont des gouffres en comparaison de la Ligue 1. Il n’a surtout pas tardé à faire chauffer la machine à buts. Auteur d’un triplé dès la première journée du championnat à Augsbourg (0-4), il s’est offert un doublé contre Hambourg le 14 septembre dernier (6-2). Avec lui, le Borussia occupe la tête du championnat. Seul petit accroc pour l’instant : des performances en demi-teinte en Ligue des champions, comme lors de la victoire face à Marseille mardi (3-0). Il doit encore se mettre au niveau d’un groupe désormais considéré comme un outsider crédible à la victoire finale en C1.
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L’avis de notre bureau allemand (Tobias Ruf) : "Aubameyang avait déjà fait le buzz pour sa célébration avec le masque de Spiderman. Mais personne ne connaissait ses talents de joueur. Quand les gens ont entendu que le Borussia allait le recruter, ils ont commencé à se renseigner. Ils avaient des doutes sur sa capacité à s’intégrer à Dortmund, en raison de sa personnalité excentrique, éloignée de la philosophie du club. Mais il a rassuré les supporters dans ses interviews, ils ont compris qu’il n’était pas fou, pas du tout arrogant. Il est apprécié par tous, même les fans des autres clubs, qui adorent son style. J’étais très sceptique mais il m’a donné tort, alors que personne ne pensait qu’il serait si fort et si régulier. Il joue à 100% pour l’équipe, contrairement à ce qu’il avait montré en France. Jürgen Klopp est un entraîneur qui donne sa confiance et il a toujours fait progresser les jeunes. Auba va en profiter, j’en suis sûr."

Gameiro, retour dans la lumière

Ses stats en 2013/2014 avec Séville (14e de Liga) : 7 matches (6 titularisations), 3 buts 

Mais au fait, il vient d’où déjà ? : Kevin Gameiro (26 ans) a vu la concurrence s’exacerber l’an passé au PSG. Et pas qu’un peu. Zlatan Ibrahimovic et Ezequiel Lavezzi ont débarqué au mercato. Déjà en difficulté lors de l’exercice précédent, l’international français a dû se contenter des miettes. Mais il a utilisé du mieux possible le temps de jeu que lui a offert Carlo Ancelotti (huit buts en 879 minutes en L1, soit une moyenne d’une réalisation toutes les 110 minutes). Il a même marqué des buts décisifs pour Paris dans la conquête du titre, contre Montpellier notamment (1-0). Il a joué un rôle clé en huitième de finale retour de Ligue des champions contre Valence, en étant à l’origine du but de Lavezzi. Pour relancer sa carrière, Gameiro a fait rapidement part à ses dirigeants de ses envies d’ailleurs et trouvé son bonheur à Séville, où il découvre une Liga qui lui faisait de l’oeil depuis un moment. Il a signé pour cinq ans et une somme d’environ dix millions d’euros versée par les Sévillans au club de la capitale.
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Son début de saison : Petit à petit, Gameiro gagne ses galons de titulaire au sein de nouveau club. Arrivé en cours de préparation, après avoir repris l’entraînement avec le PSG, il était sur le banc lors de la première journée de championnat. Depuis, il a débuté tous les matches et totalise trois buts. Il s’est également distingué en Ligue Europa, avec deux réalisations en autant d’apparitions dans la compétition. Séduisant par sa capacité à créer des brèches et à se mettre au service du collectif tout en scorant régulièrement, l’ex-Lorientais brille dans une formation qui galère en Liga (14e).
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L’avis de la rédaction espagnole (Agustin Galan) : "Il était bien connu des experts du football depuis sa signature au PSG. Le club et les fans lui ont réservé un accueil chaleureux. C’était l’une des négociations les plus compliquées du président José Maria del Nido et il a été présenté comme une recrue pouvant combler le vide laissé par Alvaro Negredo. Ses premières performances pour Séville n’ont pas eu un énorme impact dans les médias, à cause de la mauvaise série de son équipe. Mais son total va continuer à augmenter, spécialement avec les joueurs de haut niveau dans son effectif. Il devra néanmoins faire attention à la concurrence de l’attaquant colombien Carlos Bacca. Je m’attends tout de même à une grosse saison de sa part. Je le considérais comme un des buteurs les plus complets de Ligue 1 et je le pense toujours maintenant qu’il est en Espagne."

Lovren, la renaissance chez les Saints

Ses stats 2013/2014 avec Southampton (6e de Premier League) : 6 matches (6 titularisations), 1 but 

Mais au fait, il vient d’où déjà ? : Dejan Lovren (24 ans) n’avait d’autre choix que de quitter Lyon à l’intersaison. En conflit ouvert avec ses dirigeants et son staff, le Croate a connu une année très particulière chez les Gones. Buteur pour sa première apparition en Ligue 1 contre Ajaccio, son seul but de la saison avec son club, il a ensuite souffert. D’abord à cause des blessures, avant de perdre sa place au fil des matches et de se retrouver à vivre l’épilogue du championnat depuis le banc, voire les tribunes de Gerland. Il a finalement bouclé l’exercice avec un maigre total de dix-huit apparitions en L1 et s’est retrouvé complètement esseulé au sein du club. Une situation que ce joueur, recruté par l’OL avec une pancarte de grand espoir du football mondial, a mal vécue. Un doux euphémisme."Quand je suis parti, j’entendais ‘Dieu Merci, il s’en va’, c’était horrible à entendre, mais c’est la vie", a lâché le joueur dans les colonnes de Jutarnji List, un journal croate.
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Son début de saison : Vécu comme un soulagement par toutes les parties concernées, le transfert de Lovren pour Southampton, contre le montant coquet de dix millions d’euros, s’est conclu dès le mois de juin. Pour le plus grand bonheur des Saints, qui ne doivent pas regretter le lourd investissement consenti. En bon ancien de la Ligue 1 (PSG), Mauricio Pochettino savait que le risque était calculé. Le manager argentin de Southampton a déjà vu son pari se révéler payant. Titulaire pour tous les matches de Premier League depuis le début de la saison, Lovren s’est installé comme un leader de la meilleure défense d’Angleterre (deux buts encaissés et quatre clean sheets en six sorties, à égalité avec Tottenham). Le joueur formé au Dinamo Zagreb, qui ne commet qu’une faute tous les deux matches, a embelli son bilan d’un but précieux, sur la pelouse d’Anfield, pour infliger à Liverpool sa toute première défaite de la saison en match officiel (0-1). Bref, Lovren en Premier League, c’est du propre.
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L’avis de notre bureau anglais (Tom Adams) : "Il était connu en Angleterre, sans être vraiment suivi avec attention. Il a reçu un très bon accueil des supporters, qui étaient excités par la somme qu’avaient misée leurs dirigeants sur lui. Il semble comme une belle affaire pour les Saints et se révèle très solide dans les duels. Il a même contribué à la victoire à Liverpool avec son but. La qualité globale de son jeu est très intéressante et il parait n’avoir aucune faiblesse. Comme Amalfitano, il figure dans nos deux dernières équipes-types de la Premier League. Il a le potentiel et le profil pour devenir une vraie coqueluche en Angleterre."

Modeste, tout sauf sur la pointe des pieds

Ses stats en 2013/2014 avec Hoffenheim (10e en Bundesliga) : 7 matches (7 titularisations), 6 buts, 1 passe décisive 

Mais au fait, il vient d’où déjà ? : Prêté par Bordeaux à Bastia, Anthony Modeste (25 ans) reste sur la meilleure saison de sa carrière dans l’élite, confirmant sur le tard les espoirs placés en lui. Il a activement participé au maintien aisé du Sporting dans l’élite (12e), avec quinze réalisations en championnat (dont quatre penalties). Il a terminé l’exercice en trombe, en marquant à six reprises sur les dix dernières journées. Désireux de poursuivre l’aventure à Bastia, Modeste a été contraint à l’exil. Le Sporting n’avait pas les moyens de le garder et Bordeaux ne souhaitait pas le conserver. Après une première expérience sans relief à l’étranger, du côté de Blackburn, le Cannois de naissance a pris la direction de Hoffenheim. Il s’est engagé en faveur du club allemand contre un chèque de trois millions d’euros et a paraphé un bail de trois ans.
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Son début de saison : Une réussite pour Modeste. Sur ses trois premiers matches en compétition officielle, il claque cinq buts, dont deux doublés. Il s’est imposé comme un titulaire à part entière et fait déjà l’unanimité au sein de son club, des joueurs aux supporters en passant par le staff technique. Dans son sillage, le TSG s’offre une entame de championnat correcte. Il occupe la dixième place du classement, avec seulement deux revers au compteur en sept journées. Modeste affiche, lui, huit réalisations au compteur en neuf sorties toutes compétitions confondues et autant de titularisations.
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L’avis de la rédaction allemande (Tobias Ruf) : "Modeste a reçu un accueil très calme. Il est arrivé dans un relatif anonymat, surtout que Hoffenheim n’est pas un club très populaire (jeune dans l’élite, un milliardaire propriétaire du club). Mais il s’est vite fait connaitre. Ce n’est finalement pas une si grande surprise que Modeste se soit parfaitement adapté, puisque le TSG évolue dans le système parfait pour un attaquant de pointe. Les autres travaillent pour lui. Je savais que Modeste était capable de marquer, mais il m’a quand même surpris. Sa qualité de frappe m’impressionne et il n’a eu aucun problème à s’intégrer dans un nouveau championnat. Il n’y a pas de buzz autour de lui, car Hoffenheim est l’équivalent de clubs comme Lorient ou Nice en France. Mais il doit surtout rester performant dans la durée. Les clubs ne sont pas patients ici. Tant qu’il empilera les buts, ça ira. S’il traverse une trop longue disette, sa situation pourrait se compliquer."

Bonus : Sio, Barton et les exilés ukrainiens

Bon, on vous l’accorde, les quatre joueurs dont nous allons vous parler évoluent dans des clubs de seconde zone. Mais ils font forte impression depuis le début de la saison. De retour à QPR après une année à l’OM en prêt et malgré un forcing intense pour rester sur la Canebière, Joey Barton a vite retrouvé ses marques en Championship (deuxième division anglaise). Si son impact ne se voit pas vraiment dans ses stats (un but et une passe décisive en neuf journées), le milieu anglais a logiquement été désigné joueur du mois d’août par les supporters du club londonien, seule équipe encore invaincue.

Transféré à Bâle par Wolfsburg, qui l’avait prêté une saison à Sochaux, Giovanni Sio se régale dans le championnat suisse (trois buts en quatre rencontres). Benoit Trémoulinas et Younès Belhanda, tous deux partis vivre une nouvelle aventure au Dynamo Kiev, se sont plutôt bien adaptés à l’Europe orientale. Le premier en est déjà à trois passes décisives en sept matches de championnat. Le second totalise trois buts et trois passes décisives en onze apparitions toutes compétitions confondues. Du solide. Comme quoi le joueur de Ligue 1 s’exporte bien, jusque dans les contrées lointaines.
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