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17 juin 2013

Tahiti dans le grand huit

La modeste sélection de Tahiti entame ce lundi sa Coupe des confédérations. Les Polynésiens, qui affrontent le Nigeria (21h00), ne sont en tout cas pas là par hasard.

Les joueurs de Tahiti à l'entraînement à Belo Horizonte avant leur match face au Nigeria. (AFP)

Jamais depuis sa création, en 1992, la Coupe des confédérations n’avait accueilli un champion continental aussi peu coté. Cent trente-cinquième au classement mondial FIFA, Tahiti doit sa présence au Brésil à son titre de champion d’Océanie 2012. L’an dernier, la sélection polynésienne s’est imposée à la surprise générale à Honiara, aux îles Salomons, en finale contre la Nouvelle-Calédonie (1-0, but de Steevy Chong Hue), qui avait éliminé les favoris néo-zélandais en demi-finale (2-0).

Depuis, la Nouvelle-Zélande a pris sa revanche en éliminant Néo-calédoniens et Tahitiens de la course à la Coupe du monde 2014 (et rencontrera en barrage le 4e de la Concacaf). Mais, la présence au Brésil des "Toa Aito" (hommes de fer en Tahitien) n’est pas qu’un coup de chance, qu’un heureux concours de circonstances. Elle est la suite du travail auprès des jeunes amorcé par Lionel Charbonnier, l’ancien gardien d’Auxerre alors DTN à Papeete, et récompensé en 2009 par une participation à la Coupe du monde des 20 ans en Egypte.

Parmi les 23 Tahitiens retenus par Eddy Etaeta, l’ex-adjoint de Charbonnier devenu sélectionneur, on retrouve dix membres du groupe de 2009, dont huit qui étaient présents en Egypte (1). Deux autres joueurs avaient été écartés au dernier moment (2). «C’est très bien que plusieurs joueurs de notre groupe aient déjà disputé une compétition internationale, se réjouit Marama Vahirua. Ils savent qu’on ne rentre pas sur le terrain face à Xavi, Iniesta ou Forlan pour prendre la photo...»

Malgré les avertissements de Charbonnier, les jeunes Tahitiens avaient pris des raclées au Mondial 20 ans en Egypte : 0-8 contre l’Espagne et le Venezuela, 0-5 face au Nigeria. «Quand j’ai vu leur attitude en rentrant sur le terrain, dès le premier match, j’ai su que c’était foutu, se souvient Charbonnier. Il y avait trop d’émotions.» Quatre ans plus tard, ces jeunes joueurs ont mûri même s’ils ne sont pas "pro". Ils vont se mesurer au Brésil et à deux des trois adversaires de 2009 : le Nigeria le 17 juin et l’Espagne le 20 juin, avant de rencontrer l’Uruguay (le 23 juin). Avec, cette fois-ci, l’ambition de ne pas être ridicule et de marquer au moins un but.

(1) Ludivion, Faatiarau, Atani, Bourebare, Chong-Hue, les frères Alvin et Lorenzo Tehau ainsi que leur cousin Teaonui.
(2) Yannick Vero et Ricky Aitamai.