Une demi-douzaine de matches amicaux n'ont pas suffi à Luiz Felipe Scolari pour rassurer les supporters brésiliens. La Coupe des Confédérations doit le lui permettre, sous peine de préparer le Mondial sous une pression plus écrasante que jamais.
Il est le sélectionneur avec le plus grand nombre de victoires consécutives en phase finale de Coupe du monde (12). Le dernier à avoir mené le Brésil au titre suprême. Celui que la Fédération brésilienne a appelé au chevet d'une Seleçao patraque, un an et demi seulement avant le Mondial sur la terre sainte du football. Mais sept mois après son retour en tant que sélectionneur du Brésil, Luiz Felipe Scolari est loin d'avoir levé tous les doutes qui entourent la sélection brésilienne. Et même sa personne, lui dont la dernière expérience s'est achevée prématurément avec Palmeiras, en septembre 2012.
Résultats : la page blanche
Soulagée de phase de qualification pour le prochain mondial, la Seleçao tente tant bien que mal de s'étalonner et se construire sur des matches amicaux. Mais si les dernières semaines, avec notamment une large victoire sur l'équipe de France (3-0), ont permis à Felipao de rééquilibrer son bilan (2 victoires, 4 nuls, 1 défaite), le technicien est surtout attendu sur cette Coupe des Confédérations, premier vrai rendez-vous sur son long chemin vers un succès à domicile en 2014."Le Brésil a une équipe très bonne pour la Coupe des Confédérations mais elle n'est pas préparée pour la Coupe du monde", affirme l'ancien capitaine Cafu. À confirmer face à un adversaire comme l'Espagne, leader du classement Fifa, alors que le Brésil de Scolari a chuté au 22e rang mondial (13e en novembre).
Sur le terrain, équilibres incertains
Onze ans après Ronaldo, Fred. Introniser l'ancien Lyonnais à la pointe de l'attaque brésilienne a été l'un des principaux choix de Scolari depuis novembre. Ça fonctionne à peu près (4 buts pour l'avant-centre de Fluminense) mais ça nourrit les inquiétudes sur le potentiel de cette Seleçao. "Nous avons de bons joueurs comme Lucas ou Neymar mais nous sommes dans un creux générationnel", alerte Pelé. En manque de vedettes sur la scène européenne, le sélectionneur s'est largement tourné vers le championnat brésilien. Un constat qui ne vaut pas pour la défense centrale, avec les stars Thiago Silva et David Luiz (également testé dans l'entrejeu). Mais dans le 4-2-3-1 de Scolari, cela ne suffit visiblement pas à étouffer les courants d'air : seules la France et la Bolivie sont restés muettes face au Brésil, qui a encaissé neuf buts sur ses cinq autres matches disputés cette année.
Convaincre qu'à la fin, le Brésil l'emportera
Pour un Mondial à domicile, le Brésil n'a pas d'objectif. Seulement une obligation, celle de décrocher la victoire finale. L'impératif est posé, chacun s'efforce d'y croire, poussé par une passion quasi-aveugle. Mais encore faut-il que des certitudes légitimes émergent. Les premiers mois de Scolari ne l'ont pas permis, en témoignent les doutes exprimés par les icones Pelé et Cafu. Mais Felipao a encore du temps devant lui. En 2001 déjà, il arrivait seulement un an avant le Mondial et avait construit un groupe de combat, taillé pour la gagne. Et puis, vainqueur de la Coupe du Golfe avec le Koweït (1990), finaliste de l'Euro avec le Portugal (2004), Scolari a toujours su trouver les ficelles pour sublimer un groupe à domicile. À un an de la Coupe du monde, autant s'offrir une répétition sans faute.