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26 juin 2013

La Seleção : Comme un air de famille

Comme un air de famille

Beaucoup estiment que l'essentiel du travail réalisé par Luiz Felipe Scolari se passe loin des terrains. Bien entendu, les méthodes du technicien brésilien se traduisent aussi sur le rectangle vert, ce qui explique son palmarès bien rempli. Il n'en reste pas moins que le sélectionneur possède un véritable talent lorsqu'il s'agit de créer un lien fort entre ses joueurs, que ce soit pendant un stage, à l'entraînement ou lors des déplacements.
Il y a 11 ans, Scolari a donné le meilleur exemple des vertus de sa méthode. Une expression a même été inventée pour résumé le triomphe du Brésil en Coupe du Monde de la FIFA 2002 : la famille Scolari. Le groupe était alors si uni que tous ses membres, titulaires ou remplaçants, étaient prêts à se sacrifier pour leurs coéquipiers ou pour le sélectionneur.  
Après trois matches, il est peut-être encore un peu tôt pour dire si l'équipe qui dispute actuellement la Coupe des Confédérations de la FIFA 2013 forme un effectif aussi soudé que celui conduit par Scolari en République de Corée et au Japon en 2002. L'attitude des joueurs à leur entrée sur le terrain semble toutefois indiquer que la recette fonctionne toujours. Lors de chacune des trois victoires du Brésil au premier tour, un remplaçant a trouvé le chemin des filets : Jô a marqué contre le Japon et le Mexique, tandis que Dante a ouvert le score face à l'Italie.
Le cas de Hernanes en dit long sur l'état d'esprit qui règne au sein de cette équipe. Auteur de performances remarquées contre l'Angleterre et la France, le milieu de terrain de la Lazio a dû se contenter d'une place sur le banc en début de compétition. Il n'a dû sa titularisation face à l'Italie qu'à la volonté de Scolari de faire souffler Paulinho. Pourtant, il ne songe pas un instant à se plaindre : "Felipão est très didactique dans son approche. Il fait en sorte que tout le monde se sente valorisé au sein du groupe. C'est la raison pour laquelle ceux qui entrent sont prêts à tout donner. Il crée une atmosphère très motivante".

Ce discours ressemble à s'y méprendre à celui de Juninho Paulista, remplaçant en 2002. L'ancien champion du monde était revenu pour FIFA.com sur les méthodes de son ancien mentor : "Pendant la Coupe du Monde, il a fait en sorte que chacun se sente important. De Ronaldo au troisième gardien, il traitait tout le monde exactement de la même manière. Le groupe s'est uni autour de cette notion. Scolari sait mettre ses joueurs en confiance. Ce sentiment fait sa force".

L'importance des remplaçants
Au-delà de l'ambiance de travail, le sélectionneur brésilien tire deux grands avantages de son approche. En premier lieu, les joueurs acceptent toujours ses décisions, même lorsqu'ils doivent quitter le terrain ; en second lieu, ceux qui entrent sont bien décidés à saisir l'occasion. En 17 minutes passées sur le terrain, Jô a déjà marqué deux buts. "Sur le banc, nous disons toujours qu'un remplaçant n'est pas là seulement pour participer ; il doit contribuer au résultat. Comme le dit souventFelipão, tout le groupe doit être prêt", explique l'attaquant de l'Atlético Mineiro à FIFA.com. "Celui qui est sur le banc doit être malin et observer le placement des joueurs. En entrant, il sait immédiatement de quel côté orienter le jeu. C'est un gros avantage."
Habitué aux ambiances familiales dans son club, une figure de premier plan de la Seleção goûte avec bonheur l'atmosphère qui entoure cette équipe du Brésil. Le gardien de but Júlio César est aujourd'hui le seul rescapé, avec Dani Alves, de l'équipe emmenée par Dunga en Coupe du Monde de la FIFA 2010. "L'atmosphère est similaire. Ce lien très fort entre nous se retrouve sur le terrain. C'est très positif. Tout le monde est content de voir un coéquipier rentrer sur le terrain. Cela se traduit par une continuité technique et tactique."

Tous ces témoignages laissent à penser qu'il ne peut s'agir d'une simple coïncidence. En novembre 2010, Scolari livrait à FIFA.com quelques éléments sur sa philosophie d'entraîneur. À cette époque, personne ne l'imaginait sur le banc brésilien pour disputer une grande compétition internationale. "Les joueurs doivent savoir que je les défendrai comme un père", expliquait le Brésilien, interrogé sur la meilleure façon de créer rapidement des liens dans un groupe. "Je transforme la sélection en club. Pendant quelques jours, ils doivent avoir le sentiment d'être dans un autre club. C'est la raison pour laquelle je ne convoque jamais mon équipe plus de trois semaines avant une compétition."

À la veille de la demi-finale contre l'Uruguay, les résultats manquent toujours pour se forger une opinion sur le nouveau règne de Scolari mais les premiers éléments plaident plutôt en sa faveur. En l'espace de quelques jours, le technicien brésilien a déjà transformé un groupe de 23 individus en une véritable famille.

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